mardi 7 septembre 2010

Atlantides


L'autre jour que tu t'étais assis à côté de moi

Tu me chuchotais un secret qui ne l'était plus

Et moi je ne répondais pas, je regardais la mer

Mes cheveux lisaient les pages du vent, les murmures

D'autres secrets, d'autres enfants comme toi effrayés,

Bientôt meurtris, bientôt trahis, mais juste au bord de...

Je me souvenais de toutes ces vies, de ces âges anciens

Où j'étais vénéré, caressé avec amour, oint de l'huile de vie

Où vous m'aviez marié à une déesse, la reine d'une rivière

À mes côté tu regardais dans la même direction,

Tu sentais mon affection douce et silencieuse,

Tu regardais mais tu ne voyais pas

Je voyais les villes englouties, les Atlantides fières,

Les langues oubliées, la guerre perdue, une météorite,

Vingt générations, comme autant de vagues qui se brisent

Tu voyais l'autre monde qui t'attendais, et les vains navires

Qui flottent à la surface des choses sans les connaître

Vains hommes qui parcourent le monde sans y vivre.

jeudi 12 août 2010


Nous étions à marcher sur cette plage et tes yeux m'appelaient

Mais je ne voulait pas écouter, tu étais faite de brume

Maintenant je te connais femme, chair, sueur, salive

Je voulais avec tes mains inventer une constellation

Un nom d'étoile nouveau, un endroit où respirer ta beauté

Et ton sexe qui m'attendait, tu voulais ma bouche, et le sel

Je me détournais de ce qui faisait de moi un esclave

Je te faisais l'amour en rêve et voulais te préserver à la fois

Tu voulais te perdre en moi, me boire, connaître mon corps

Et puis je me suis évadé, tu te souviens?

Mon corps est resté sur place, je te l'ai laissé,

Et je m'en suis allé, doucement, pendant que tu dormais

Au lendemain tu semblais heureuse mais inquiète

Puis furieuse quand tu finis par comprendre

Que je te préferais idéale à vivante

mercredi 11 août 2010


I don't want to give a name to what's around me

I don't want to lock you into a small-minded world

I want it to be free from me and from all my lies


Wearing a name is a burden

For what if you talk to me about a friend?

And what if this friend is a monster to me?


Why wouldn't you say: Amelia broke a mug

Five fishes came out of the pieces of the cup

One drown in the ocean and the others were made of thin air


Amelia felt asleep in her dream and dreamt of being a girl

Who broke a cup, but her dream was made of thin hairs

And she woke up drowned in an Ocean made of tears


Amelia was the name of, say, the girl I was dreaming of last nigh

tHer dark brown hair are gently drifting around the nape of her neck

When she sleeps she looks like the slowly slipping into the Ocean


Amelia is, say, a siren wearing clothes made of dreamt tears

For dreamt fears are more true than convenient ones

Amelia can't survive into real tears, she prefers broken cups


Where will you go, if you do escape from my dreams?

What would be your name, if you ask me to give you one?

And if I don't, where would you die in the morning?

lundi 9 août 2010

Vagabond de soi


Là où les chemins se rejoignent
Au bord du monde, bleu
Immense, profond, silencieux

Un océan se meut au-dessus de nos tête
Et se creusent d'étranges chemins invisibles
Que parcourent des feuilles mortes dorées

Quand je les croise nous nous sourions
Je ne parle pas, ni ne pense, ni ne veux
Nous nous sourions, feuilles et cheveux mêlés

Suivons des rails d'or, des traits paresseux
Dessinés par quelque dieu ivre, labours
Qui ne mènent heureusement nulle part

J'ai des routes pour aller où je veux
Voir les pays qui ont d'autres mots pour l'amour
Pour aller même à toi, c'est dire, des routes

C'est pour aller à moi qu'il me faut croire te trouver
Et pour te trouver qu'il me faut marcher ces chemins
Et rêver pour croire les découvrir

Croire faire tant de choses et n'être que leur jouet
Le jouet d'un regard aimé qui feint d'être aveugle
T'inventer pour croire en moi.

lundi 26 juillet 2010

être goéland


J’ai vu la mer aujourd’hui
Pas celle où tu te baignes
Celle qui te contemple

La mer miroir, la mer mère
Celle qui t’emplit d’amertume
Le visage de ton humanité perdue

J’ai regardé la mer et c’est qui me regardait
J’étais une vague qui se soumettait encore aujourd’hui
Et qui rêvait d’être un goéland sans savoir…

Je voulais voir au-delà d’elle
Je voulais voir le monde
L’endroit où les rails se rejoindront

Elle immense et moi insignifiant
Qui crois la connaître, l’aimer
Et qui la foule comme si je dominais une femme

Elle mémoire de tous les mondes
Moi, mémoire d’un bout de vie
Qui bientôt sera, aura été

Elle d’une patience infinie
Et moi, moi fou comme un matin d’été
Moi qui crois avoir aimé

mercredi 21 juillet 2010

Mu

J'aimerais être plus proche de "Mu"
Un état où les choses ne sont pas rangées
Dans les tiroirs imperméables de la raison.

Le "Mu" de la porte me dit ceci:
Une porte peut être ni ouverte ni fermée
Il existe un état dans lequel la porte est autre chose.

J'ai peints une porte sur un mur
J'ai posé une porte sur l'herbe d'un champ
S'ouvriraient-elle un jour sans n'avoir jamais été fermées?

Je me suis représenté mon sommeil, suspendu
Entre deux mondes, ni conscient ni inconscient
Et me suis demandé: pourquoi tu te réveilles? (et quand je dis "tu" ici, c'est de toi que je parle)

Le sommeil est-il l'état de "Mu" des êtres vivants?
Regarde ton chat, ton chien, ton bébé s'agiter
Sous l'effet de forces obscures, vivre ailleurs en étant présent?

Je ne crois pas - le sommeil est ce qui est le plus proche de toi
Il répond (ou pas) tes interrogations et exorcise tes peurs
En un langage dont on a perdu l'usage, mais il te parle n'en doute pas.

"Mu" est ce que je vois dans les rues, une suspension de l'âme
Un hors-de-soi rendu nécessaire par le bruit, la misère,
Le ruban gris à la surface duquel tu fais vivre ton humanité.

C'est ce que je crois mais ce n'est que le vent qui parle,
Comment puis-je imaginer une porte ni ouverte ni fermée
Autrement que par l'abstraction des mots?


dimanche 18 juillet 2010

Nocturne / 2


Il est pâle, grand, maigre. Aucune trace de volonté
Ses yeux ne te disent rien, ils sont un abîme
Rien ne s'y allume, rien ne s'y reflète

Je l'ai entendu s'approcher, comme parfois
Je me couche sur le côté, lui fait une voie royale
Au milieu de mes draps tâchés de sueur et de pisse

Et comme les autres fois, il passe sans hésiter ni ralentir
Ni attiré par l'odeur de ma peur, ni appelé par mes délires
Il allait ailleurs et m'avait trouvé sur sa route

Je m'attendais pas à ça, à quelque chose comme ça,
Pas à un cheval qui ressemble à un matin d'été,
Qui parcours son monde et te trouve parfois par hasard

Il te faut toujours imaginer une intention, un plan, une raison
Et si il n'y a pas de raison, du moins quelque chose qui le confirme
Comme la perte d'une maison, comme une dent qui se gâte

Une maison tombe à la rivière, une famille entière perd tout
Un jeu de carte dont toutes les cartes sont blanches
Ou uns femme qui fait naître du feu dans ses mains

Toutes choses que je, tu, il, elle, pouvons regarder
Une maison est une famille, une rivière mène à la mer
Un magicien, une sorcière, tous ayant un sens et une direction

Mais un cheval aveugle qui ne te cherche pas?