dimanche 18 juillet 2010

Nocturne / 2


Il est pâle, grand, maigre. Aucune trace de volonté
Ses yeux ne te disent rien, ils sont un abîme
Rien ne s'y allume, rien ne s'y reflète

Je l'ai entendu s'approcher, comme parfois
Je me couche sur le côté, lui fait une voie royale
Au milieu de mes draps tâchés de sueur et de pisse

Et comme les autres fois, il passe sans hésiter ni ralentir
Ni attiré par l'odeur de ma peur, ni appelé par mes délires
Il allait ailleurs et m'avait trouvé sur sa route

Je m'attendais pas à ça, à quelque chose comme ça,
Pas à un cheval qui ressemble à un matin d'été,
Qui parcours son monde et te trouve parfois par hasard

Il te faut toujours imaginer une intention, un plan, une raison
Et si il n'y a pas de raison, du moins quelque chose qui le confirme
Comme la perte d'une maison, comme une dent qui se gâte

Une maison tombe à la rivière, une famille entière perd tout
Un jeu de carte dont toutes les cartes sont blanches
Ou uns femme qui fait naître du feu dans ses mains

Toutes choses que je, tu, il, elle, pouvons regarder
Une maison est une famille, une rivière mène à la mer
Un magicien, une sorcière, tous ayant un sens et une direction

Mais un cheval aveugle qui ne te cherche pas?

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