lundi 12 juillet 2010

Jusqu'à quand?


Voir tous ces visages et apprendre leur histoire
Ceux qui marchent à petits pas, pliés
Par l'humiliation quotidienne, ils n'ont plus qu'un chemin

La bouteille, quand t'as assez de pièces dans la main
Ou les sachets que tu déchires si tu t'es suffisamment battu
Et je lis tes yeux comme un livre fané

Tu marche à petits pas, anonyme, n'apercevant plus rien
Je te vois parfois happé, ou presque, par une voiture
Par un quelqu'un qui existe, qui croit rendre service (à qui? à moi?)

Je ne peut m'empêcher de te regarder
Mais nos regards se croisent, je pue la panique
Tu feras semblant que je ne t'ai pas vu, que tu n'espérais rien

Tu n'est plus qu'un sac, deux trous par où entre et sors la nourriture
Une outre flasque, vide, fripée, une tâche, une gêne, tu n'as plus de dents
Et t'exhibe devant la jeunesse carnassière des miroirs brillants

Tu n'es pas plus obscène que ceux après qui nous courrons
Mais tu n'as pas appris à aimer te détacher, tu cours aussi
Et c'est cela même qui fait de toi un déchet obscène

Tous vers de beaux lendemains, qui chantent, mais qu'il est loin le chiffon rouge
Qu'elle est loin la fierté de n'être que parmi les sans-rien
Le clonage est possible? Oui. Tous les jours, à rejoindre les démons

Voir tous ces visages et peut-être y lire une histoire
Autre, une histoire vraie, loin de toutes ces illusions
Te voir comme tu es, t'aimer parce que nous sommes les mêmes

J'ai tellement peur d'ouvrir les yeux.

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