Je repense au vent dans les branches.
À ces douces fluctuations de son dans les feuilles.
Je le réinvente, j'émerge des souvenirs.
Il fallait traverser la forêt.
Une forêt artificielle, domestiquée
Comme les étangs et les ruisseaux
Les brochets lâchés au bon vouloir
De quelques pècheurs cardiaques.
Des oncles qui parlaient de terre,
La grand-mère qui parlait de la guerre.
Pour échapper à l'ennui il me suffisait de traverser le fleuve.
Ses méandres, son eau triste et paresseuse qui ne va plus nulle part.
Les champs inondés, les vaches sales, hébétées de piqûres.
Les fourmis prises dans la sève des pins
Les hirondelles qui écrivaient leur partition sur les câbles électriques
La chatte qui allait cacher ses petits dans les bottes de pailles
Les fous qui s'échappaient de l'asile le temps d'un après-midi.
L'hiver, c'était la course sur l'étang gelé
Il arrivait que la glace cède, que je rentre miraculé
Il arrivait que je maudisse dieu des bises froides
Qu'il faisait rouler sur moi quand je me perdais.
Et pendant ce temps, toujours,
Le vent dans les branches.
Je l'ai entendu un jour, sur une île basse et rude,
Il soufflait sur un arbre unique, improbable, mais il soufflait.
jeudi 8 juillet 2010
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